Archive par auteur | JeffRenault

Les conditions de vie digne ne sont pas négociables

Droits et devoirs« Dans la vie, il y a des droits, mais il y a aussi des devoirs. » On entend souvent cette expression, notamment dans la bouche des responsables politiques. Elle signifie que les droits des individus doivent leur conférer des devoirs, et même qu’à tout droit il faut en contrepartie un devoir. Je peux comprendre cette logique. J’ai longtemps moi-même adhéré à cette philosophie. Les personnes estiment que pour recevoir sa part de la société, on doit d’abord y contribuer (encore faudrait-il savoir de quelle contribution on parle).

En réalité, cette vision est erronée : il existe des droits sans contrepartie. Ainsi, le droit à la vie n’exige aucune contrepartie. L’abolition de l’esclavage (le droit de ne pas avoir de maître) ou le droit à l’avortement ne sont pas soumis à contrepartie. Il est donc tout à fait inexact de considérer que tout droit appelle une contrepartie.

Au-delà de ces cas triviaux, l’article 25 de la DUDH nous précise que :

Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux

À aucun moment la DUDH ne soumet ces droits à contrepartie. Et c’est sans doute l’argument le plus probant à l’instauration du revenu de base inconditionnel. En effet, le revenue de base inconditionnel est souvent présenté par ses détracteurs (ou perçu de prime abord par ceux qui le découvrent) comme un droit qui n’appellerait pas de contrepartie. Et bien autant le dire tout de suite : ils ont raison !

Le revenu de base inconditionnel est attribué à tous, sans condition, sans contrepartie. Lire la Suite…

Je ne résiste pas à publier ce texte de Philippe Torreton. À mon avis d’utilité publique en ces temps troublés et troublants… Merci l’artiste !

philippetorreton

Jean,

J’aimerais te laisser tranquille, au repos dans cette terre choisie. J’aurais aimé que ta voix chaude ne serve maintenant qu’à faire éclore les jeunes pousses plus tôt au printemps, la preuve, j’étais à Entraigues il n’y a pas si longtemps et je n’ai pas souhaité faire le pèlerinage. Le repos c’est sacré!

Pardon te t’emmerder, mais l’heure est grave, Jean. Je ne sais pas si là où tu es tu ne reçois que le Figaro comme dans les hôtels qui ne connaissent pas le débat d’idées , je ne sais pas si tu vois tout, de là haut, ou si tu n’as que les titres d’une presse vendue aux argentiers proche du pouvoir pour te tenir au parfum, mais l’heure est grave!

Jean, écoute moi, écoute nous, écoute cette France que tu as si bien chantée, écoute la craquer, écoute la gémir, cette France qui travaille dur et rentre…

Voir l’article original 909 mots de plus

Les français sont-ils favorables à l’instauration du revenu de base inconditionnel ?

Je me demandais récemment pourquoi la gauche bloquait sur le revenu de base inconditionnel. Ce billet a été l’occasion d’échanges intéressants, et a été repris sur AgoraVox et par le collectif citoyen Générations Engagées.

Aujourd’hui, une enquête diligentée par le mouvement des Colibris permet de verser de nouveaux éléments au dossier. L’enquête en question s’intitule : « Tests de propositions sur les grands thèmes de société ».

Ressenti à l’égard de son activité professionnelle

Une première chose à noter concerne le ressenti à l’égard de son activité professionnelle (page 7 de l’étude). À la question : « Dans votre activité professionnelle, diriez-­vous que… ? » on relève le résultat suivant :

Ainsi donc, seuls 30% des personnes interrogées sont passionnées par ce qu’elles font et s’épanouissent dans leur activité professionnelle. Pour les autres 70%, le travail n’est au mieux qu’un gagne-pain, au pire manque de sens. On est loin de l’idéalisation du travail jusqu’à en faire une « valeur ».

Ce n’est pas anodin, car dans la promotion du revenu de base inconditionnel, on se heurte souvent à l’argument (massue) que l’être humain s’épanouit par le travail, en oubliant de dire que la plupart ont un travail qu’il n’ont pas choisi. Lire la Suite…

Une présidentielle pour rien

Présidentielle 2012S’il demeurait un attrait à l’élection présidentielle, c’était de susciter des débats de sociétés, d’évoquer les enjeux cruciaux pour notre avenir. En 2007, Hulot avait ainsi réussi à imposer le thème de l’écologie.

En 2012, de quoi parle-t-on ? De la viande Halal et du permis de conduire ! Quelle pitié !

  • Qui parle du dérèglement climatique ? Pourtant, tout nous paraîtra bien dérisoire quand nous serons confrontés à ses effets et qu’il sera trop tard pour éviter la catastrophe.
  • Qui parle du pic pétrolier ? On prétend qu’on va réguler le prix du carburant alors qu’on sait pertinemment qu’il ne va cesser de monter.
  • Qui parle de la raréfaction des terres arables ? On prétend nourrir l’humanité entière grâce à l’agriculture intensive alors qu’elle tue les sols, pollue les cours d’eau et empoisonne nos agriculteurs !

Pendant que les enjeux essentiels (mais à long terme) sont ignorés, on s’occupe de savoir comment on va relancer la croissance (qui est le problème, et non la solution) et retrouver le plein-emploi (une chimère par les effets conjugués de la mécanisation et des gains de productivité). C’est une farce qu’on nous joue ! Et aucun des partis représentés à l’élection présidentielle ne s’y soustrait

On joue le court-terme. On ignore superbement le long-terme…

Le plus drôle, c’est que politiques, sondeurs et éditocrates vont s’inquiéter sérieusement du taux d’abstention au soir des premier et second tours. sans jamais chercher y déceler l’alarme qu’elle représente, sans jamais se mettre en cause. On se contentera de simplement culpabiliser les abstentionnistes, avec la bénédiction des votants.

Car l’abstention, c’est toujours la faute de l’électeur non-votant ; jamais celle des partis politiques.

Il existe au moins deux blocages à la prise de conscience de la crise écologique

Il existe un étrange paradoxe entre :

  • une crise écologique majeure qui se traduit par un dérèglement climatique dont les conséquences seront catastrophiques, et par une disparition aussi progressive qu’inéluctable des ressources que la nature a mis à notre disposition : énergies fossiles et fissiles ; métaux ; sols fertiles ; eau potable ; « poumons à oxygène » (coraux, forêts) ; poissons…
  • la continuation des mêmes habitudes, des mêmes méthodes, des mêmes comportements, du même modèle de société de consommation, du même dogme économique… qui pourtant génèrent les effets de la première partie de la contradiction

Pour reprendre une image chère à Nicolas Hulot et son syndrome du Titanic : « le bateau coule mais l’orchestre continue à jouer ». Mon ami Pierre ajouterait : « On se demande si on va servir les glaces avec ou sans chantilly ». Bref, comme disait Jacques Chirac dans son discours au IVème Sommet de la Terre à Johannesburg en septembre 2002 : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs »

Qu’est-ce donc qui empêche cette prise de conscience ? Finalement, toute personne à qui on explique le phénomène dira que c’est vrai, et qu’il faut faire quelque chose. L’audience d’un film comme Home de Yann Arthus-Bertrand, ou l’attention qu’on prête à Nicolat Hulot quand il s’exprime, devrait nous laisser penser que la prise de conscience est imminente. Or, le vie se poursuit et rien n’est fait qui puisse être susceptible de faire en sorte que soit modifiée l’issue pourtant inexorable qui nous est promise.

Je crois qu’il y a (au moins) deux obstacles majeurs à la prise de conscience effective, qui se traduirait donc par une adaptation de nos comportements et de notre modèle de société : Lire la Suite…

Question ouverte au collectif Roosevelt 2012 sur le revenu de base inconditionnel

Collectif Roosevelt 2012Bonjour,

Dans les 15 réformes que propose le collectif Roosevelt 2012, on trouve une (timide) allusion au revenu de base inconditionnel.

La réforme 13 propose de « négocier un autre partage du temps de travail et un autre partage des revenus ». Pourtant, le partage n’est envisagé que sous la forme de la diminution du temps de travail, ce qui pérennise le lien emploi-revenu, et par voie de conséquence le lien inverse : pas d’emploi – pas de revenu.

La réforme 6, qui vise à « sécuriser les précaires », envisage des mesures d’urgence, qui persistent dans l’espoir d’un retour au plein-emploi (regrettant juste qu’il puisse n’être pas rapide). Néanmoins, en note de bas de page, on trouve une évocation à l’Allocation Universelle du CJD (c’est la timide allusion dont je parlais en introduction).

Qu’est-ce qui empêche de proposer directement un basculement vers le revenu de base inconditionnel et quels sont les freins qui retardent sa pleine adoption ?

Pourtant, le revenu de base inconditionnel est une réponse efficace dans l’obtention de certains des objectifs que vous annoncez. Il permettrait même d’éradiquer la précarité plutôt que de chercher à sécuriser les précaires.

Merci de votre réponse.

Le revenu de base inconditionnel est le socle de la refondation du pacte social

colloque du 31 mars à Montreuil: Un revenu pour existerJ’ai assisté samedi 31 mars 2012 à Montreuil à un colloque sur le revenu inconditionnel organisé par le collectif PouRS (Pour un Revenu Social), en présence de nombreux universitaires, économistes, travailleurs sociaux, syndicalistes…

Les tables rondes ont été passionnantes, et les intervenants apportaient tous des éléments très intéressants à verser au dossier du revenu de base inconditionnel. Certains présentaient des visions complémentaires ou originales de mise en œuvre du revenu de base inconditionnel, comme Michel Lepesant, du mouvement des objecteurs de croissance, pour qui l’instauration d’un revenu minimum garanti est indissociable de la mise en place d’un revenu maximum acceptable (il ne m’a pas convaincu).

Certains apportaient la contradiction en exposant les raisons de leur franche opposition, comme Catherine Lebrun, du syndicat Solidaires, qui est farouchement opposée au revenu de base inconditionnel, le traduisant comme le renoncement des forces du travail face à celles du capital, confirmant les raisons que j’évoquais dans un récent billet.

Certains enfin évoquaient leur scepticisme, comme Emmanuel Porte, sociologue, qui nous a présenté une expérimentation du revenu minimum étudiant, et qui craignait que l’instauration du revenu de base inconditionnel puisse subir les même dérives que le revenu minimum étudiant avait pu rencontrer.

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« Les nouveaux chiens de garde »

Après une première tentative ratée en février pour cause d’erreur d’horaires sur le site du cinéma, nous avons pu aller voir le film « Les nouveaux chiens de garde » de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat. C’est dommage, car la séance que nous avons ratée était une projection suivie d’un débat, alors que cette fois-ci nous n’avons eu que la projection, mais c’est ainsi.

Globalement, le film démontre très bien la connivence entre les sphères financières, politiques et médiatiques. Rien de nouveau, on sait tous que Sarkozy mange à la table de Dassault ou Bolloré, patrons de puissants empires industriels et également patrons de presse. Mais là, il faut bien avouer que c’est décortiqué dans les moindres rouages, à faire frémir parfois.

Le film est fort intelligemment construit autour des trois valeurs du journalisme : l’indépendance, l’objectivité et le pluralisme, et démontre comment elles sont l’une après l’autre allègrement bafouées par ceux et celles qui devraient pourtant les défendre le plus et le mieux.

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Pourquoi la gauche bloque-t-elle sur le revenu de base inconditionnel ?

Quand je discute du revenu de base inconditionnel avec mon entourage (famille, amis, connaissance, relations…), il arrive fréquemment que soit posée la question sur la position de la gauche sur ce sujet.

La question vaut d’être posée car quand on égraine les apports de l’application du revenu de base inconditionnel, nombreux sont ceux qui semblent compatibles avec les thèmes de gauche, et notamment :

  • éradiquer la pauvreté ;
  • favoriser et reconnaître les activités non marchandes (sans les rendre marchandes) ;
  • permettre les activités culturelles sans les enfermer dans une logique financière (notamment apporter une solution efficace à la rémunération des artistes) ;
  • offrir la liberté réelle de choisir un emploi rémunéré sans y être obligé, et avec des conditions acceptables (puisqu’on peut les refuser et se contenter de son revenu de base) ;
  • redéfinir le contrat social et notamment la solidarité par l’inconditionnalité du revenu de base (disparition de l’obstacle du guichet qui oblige à justifier de sa précarité pour pouvoir bénéficier d’une aide) ;

Cette liste n’est pas exhaustive, mais l’on voit déjà que la gauche devrait pouvoir trouver dans cette mesure beaucoup d’arguments pour la proposer. Pourtant, force est de constater que les partis de gauche sont plus que frileux sur le sujet. Et même qu’ils l’évitent.

En cette année présidentielle, seuls deux ex-candidats ont proposé le revenu de base dans leur programme : Christine Boutin et Dominique de Villepin. Les deux sont à droite. Seule Christine Boutin proposait un revenu de base inconditionnel (le revenu citoyen de Dominique de Villepin était conditionnel). A gauche, chez EELV, on évoque parfois le revenu de base inconditionnel du bout des lèvres, à travers des projets d’expérimentations, toujours en évoquant une mise en place d’un revenu universel « à terme » sans plus de précision… Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon parle de ne pas accepter qu’on vive en dessous de 650 euros par mois, mais jamais ne proposent (ni l’un ni l’autre) autre chose que des mesures ciblées et donc conditionnées à un statut donné.

Alors qu’est-ce qui justifie cela ? Pourquoi autant d’hermétisme vis-à-vis d’une mesure en apparence facilement soluble dans les idéologies de gauche ? C’est probablement dans le lien travail-revenu qu’il faut chercher la réponse.

En effet, la gauche de la fin du 19è et du 20è siècles s’est forgée autour de la valeur travail et la défense des travailleurs. Ce combat se retrouve dans la défense persistante du salariat et de son St. Graal, le CDI, alors même que ce « statut » ne concerne plus qu’une minorité de personnes, finalement privilégiées, et que le chômage de masse se banalise, et que le plein-emploi ne redeviendra jamais la norme.

Et le travail dans cette logique est indissociable du revenu, mais aussi du droit du travail, des acquis sociaux… tout ce que les travailleurs ont, ils l’ont (et l’ont obtenu) dans le cadre du travail. Certes, ceux qui n’ont pas de travail ont le droit à des subsides qu’ils doivent quémander en justifiant (souvent en y perdant en dignité) de leur difficultés. Le salarié lui n’a pas ce problème. Sauf que cet apparent avantage est la contrepartie de son acceptation muette des contraintes assorties souvent subies, rarement choisies (en témoigne la souffrance et le stress au travail, qui semble d’ailleurs contredire la thèse que le travail seul est épanouissant), .

Or, si le revenu de base inconditionnel apporte des solutions (on l’a vu plus haut) gaucho-compatibles, il est aussi et surtout un changement de paradigme qui induit une séparation entre d’un côté le revenu, de l’autre le travail. On passe d’une logique de « travailler pour gagner sa vie » à une logique « gagner sa vie pour pouvoir travailler ».

Baptiste Mylondo, auteur (entre autres) de l’ouvrage « Un revenu pour tous« , membre du Mouvement Utopia, mouvement politique de gauche altermondialiste et écologique, aborde dans le livre cité la question et la résume je trouve fort bien (extrait de la page 52) :

On peut dès lors s’interroger sur le relatif consensus qui entoure le revenu maximum à gauche et sur le rejet dont le revenu inconditionnel fait l’objet au sein de cette même gauche. En militant pour un revenu maximum tout en négligeant le revenu inconditionnel, les partis de gauche trahissent en fait leur attachement religieux à la « valeur travail ».

Si revenu maximum et revenu inconditionnel s’appuient l’un comme l’autre sur une redistribution verticale des richesses ils se distinguent en fait par le mode de répartition choisi. Répartition par les salaires d’activité pour l’un, répartition par un salaire social pour l’autre. Or, le choix du mode de répartition est en fait lourd de sens.

En confirmant le rôle du travail comme vecteur privilégié de la répartition des richesses (le travail demeure la source quasi-exclusive de revenu) le revenu maximum conforte en effet la place exorbitante et la valeur absurde accordée aujourd’hui au travail. À l’inverse, en s’appuyant sur une déconnexion entre revenu et travail, le revenu inconditionnel appelle une remise en cause du travail dans la société. C’est d’ailleurs l’attachement de la gauche à la « valeur travail » (et au droit du travail qui en découle) qui explique les plus sérieuses objections opposées au revenu inconditionnel.

À méditer…

« Qui décide et comment ? » est mille fois plus important que « Qu’est-ce qu’il faut faire ? »

Voici une anecdote vécue et publiée par Vincent sur le forum du site d’Étienne Chouard. Je la reprend ici intégralement car elle permet de comprendre :

  • qu’au delà des contenus des programmes politiques, nous nous retrouvons plus que nous le pensons sur la démocratie réelle ;
  • que la société semble prête à envisager une participation et un engagement plus fort des citoyens dans la vie de la cité ;
  • que le tirage au sort n’est pas si farfelu qu’on peut le croire de prime abord et que même il recèle beaucoup de bon sens.

Je vous laisse découvrir et vous invite à partager :

J’ai récemment fait une expérience intéressante que je voudrais partager avec vous.

J’ai parlé de démocratie à ma mère, qui vient d’une famille de petits agriculteurs bretons de droite. Elle déteste les hommes politiques de gauche qu’elle considère comme les pires hypocrites qui promettent monts et merveilles aux petites gens et qui finissent toujours par les trahir.

Notre petite discussion fut le moment d’une révélation capitale pour moi qui depuis toujours essaie de concilier mon engagement à gauche et l’amour et le respect que j’ai pour ma mère.

Je me suis aperçu que la question d’un processus constituant démocratique était une question technique, idéologiquement neutre.

Au bout d’une petite heure, nous étions tous les deux d’accord en tous points sur l’idée que ce processus était le plus légitime et, partant, le meilleur pour s’organiser et prendre des décisions politiques.

La question de l’avènement d’un tel processus reste ouverte mais, sur le fond, il nous paraissait évident qu’il était préférable de confier la décision politique à des assemblées de citoyens constituées aléatoirement et sur des mandats courts plutôt qu’à tel ou tel bonhomme pour 5 ans.

Bonhomme qui n’est pas plus « spécialiste » en politique que n’importe quelle assemblée de citoyens et citoyennes de bas étage, en ce sens que prendre une décision politique consiste à écouter des points de vue d’experts, de fonctionnaires et de spécialistes compétents, discuter et trancher. Sarkozy n’est pas un spécialiste des OGM, de nucléaire ou d’Histoire.

On s’est rendu compte qu’on confondait la « politeia » et la « politikè » (wikipédia). La seule spécialité de Sarkozy (et des élus de manière générale) c’est d’obtenir le pouvoir, de se faire élire, de conserver le pouvoir, de faire des alliances et de recruter des militants et des portes drapeaux. Ça n’a rien à voir avec l’art de prendre une bonne décision politique.

Pour la première fois, nous étions d’accord avec ma mère. Pour la première fois, nous avons mis de côté nos sociétés idéales respectives, nos certitudes sur ce qu’il fallait faire pour que tout soit pour le mieux dans le meilleur des mondes et nous nous sommes retrouvés autour de cette idée simple : QUI DÉCIDE ET COMMENT est mille fois plus important que QU’EST-CE QU’IL FAUT FAIRE.

Depuis, les élections présidentielles nous font bien marrer avec tous ces programmes concurrents et tellement secondaires ! Nous rions devant ces hommes et femmes politiques qui se sentent tellement importants et qui vont bientôt retourner au rang de simple citoyen et vivre et travailler comme tout le monde.

Parce que nous en sommes persuadés : si nous avons réussi, nous deux, aussi vite et simplement, à nous mettre d’accord, alors c’est vraiment pour bientôt !

Vincent

PS : mes amis militants de gauche, bien qu’ils soient beaucoup plus proche « idéologiquement » de l’idée ont paradoxalement bien plus de mal à en saisir la force et l’évidence. Peut-être bien d’ailleurs à cause de cette proximité idéologique.