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Les français sont-ils favorables à l’instauration du revenu de base inconditionnel ?

Je me demandais récemment pourquoi la gauche bloquait sur le revenu de base inconditionnel. Ce billet a été l’occasion d’échanges intéressants, et a été repris sur AgoraVox et par le collectif citoyen Générations Engagées.

Aujourd’hui, une enquête diligentée par le mouvement des Colibris permet de verser de nouveaux éléments au dossier. L’enquête en question s’intitule : « Tests de propositions sur les grands thèmes de société ».

Ressenti à l’égard de son activité professionnelle

Une première chose à noter concerne le ressenti à l’égard de son activité professionnelle (page 7 de l’étude). À la question : « Dans votre activité professionnelle, diriez-­vous que… ? » on relève le résultat suivant :

Ainsi donc, seuls 30% des personnes interrogées sont passionnées par ce qu’elles font et s’épanouissent dans leur activité professionnelle. Pour les autres 70%, le travail n’est au mieux qu’un gagne-pain, au pire manque de sens. On est loin de l’idéalisation du travail jusqu’à en faire une « valeur ».

Ce n’est pas anodin, car dans la promotion du revenu de base inconditionnel, on se heurte souvent à l’argument (massue) que l’être humain s’épanouit par le travail, en oubliant de dire que la plupart ont un travail qu’il n’ont pas choisi. Lire la Suite…

Une présidentielle pour rien

Présidentielle 2012S’il demeurait un attrait à l’élection présidentielle, c’était de susciter des débats de sociétés, d’évoquer les enjeux cruciaux pour notre avenir. En 2007, Hulot avait ainsi réussi à imposer le thème de l’écologie.

En 2012, de quoi parle-t-on ? De la viande Halal et du permis de conduire ! Quelle pitié !

  • Qui parle du dérèglement climatique ? Pourtant, tout nous paraîtra bien dérisoire quand nous serons confrontés à ses effets et qu’il sera trop tard pour éviter la catastrophe.
  • Qui parle du pic pétrolier ? On prétend qu’on va réguler le prix du carburant alors qu’on sait pertinemment qu’il ne va cesser de monter.
  • Qui parle de la raréfaction des terres arables ? On prétend nourrir l’humanité entière grâce à l’agriculture intensive alors qu’elle tue les sols, pollue les cours d’eau et empoisonne nos agriculteurs !

Pendant que les enjeux essentiels (mais à long terme) sont ignorés, on s’occupe de savoir comment on va relancer la croissance (qui est le problème, et non la solution) et retrouver le plein-emploi (une chimère par les effets conjugués de la mécanisation et des gains de productivité). C’est une farce qu’on nous joue ! Et aucun des partis représentés à l’élection présidentielle ne s’y soustrait

On joue le court-terme. On ignore superbement le long-terme…

Le plus drôle, c’est que politiques, sondeurs et éditocrates vont s’inquiéter sérieusement du taux d’abstention au soir des premier et second tours. sans jamais chercher y déceler l’alarme qu’elle représente, sans jamais se mettre en cause. On se contentera de simplement culpabiliser les abstentionnistes, avec la bénédiction des votants.

Car l’abstention, c’est toujours la faute de l’électeur non-votant ; jamais celle des partis politiques.

« Qui décide et comment ? » est mille fois plus important que « Qu’est-ce qu’il faut faire ? »

Voici une anecdote vécue et publiée par Vincent sur le forum du site d’Étienne Chouard. Je la reprend ici intégralement car elle permet de comprendre :

  • qu’au delà des contenus des programmes politiques, nous nous retrouvons plus que nous le pensons sur la démocratie réelle ;
  • que la société semble prête à envisager une participation et un engagement plus fort des citoyens dans la vie de la cité ;
  • que le tirage au sort n’est pas si farfelu qu’on peut le croire de prime abord et que même il recèle beaucoup de bon sens.

Je vous laisse découvrir et vous invite à partager :

J’ai récemment fait une expérience intéressante que je voudrais partager avec vous.

J’ai parlé de démocratie à ma mère, qui vient d’une famille de petits agriculteurs bretons de droite. Elle déteste les hommes politiques de gauche qu’elle considère comme les pires hypocrites qui promettent monts et merveilles aux petites gens et qui finissent toujours par les trahir.

Notre petite discussion fut le moment d’une révélation capitale pour moi qui depuis toujours essaie de concilier mon engagement à gauche et l’amour et le respect que j’ai pour ma mère.

Je me suis aperçu que la question d’un processus constituant démocratique était une question technique, idéologiquement neutre.

Au bout d’une petite heure, nous étions tous les deux d’accord en tous points sur l’idée que ce processus était le plus légitime et, partant, le meilleur pour s’organiser et prendre des décisions politiques.

La question de l’avènement d’un tel processus reste ouverte mais, sur le fond, il nous paraissait évident qu’il était préférable de confier la décision politique à des assemblées de citoyens constituées aléatoirement et sur des mandats courts plutôt qu’à tel ou tel bonhomme pour 5 ans.

Bonhomme qui n’est pas plus « spécialiste » en politique que n’importe quelle assemblée de citoyens et citoyennes de bas étage, en ce sens que prendre une décision politique consiste à écouter des points de vue d’experts, de fonctionnaires et de spécialistes compétents, discuter et trancher. Sarkozy n’est pas un spécialiste des OGM, de nucléaire ou d’Histoire.

On s’est rendu compte qu’on confondait la « politeia » et la « politikè » (wikipédia). La seule spécialité de Sarkozy (et des élus de manière générale) c’est d’obtenir le pouvoir, de se faire élire, de conserver le pouvoir, de faire des alliances et de recruter des militants et des portes drapeaux. Ça n’a rien à voir avec l’art de prendre une bonne décision politique.

Pour la première fois, nous étions d’accord avec ma mère. Pour la première fois, nous avons mis de côté nos sociétés idéales respectives, nos certitudes sur ce qu’il fallait faire pour que tout soit pour le mieux dans le meilleur des mondes et nous nous sommes retrouvés autour de cette idée simple : QUI DÉCIDE ET COMMENT est mille fois plus important que QU’EST-CE QU’IL FAUT FAIRE.

Depuis, les élections présidentielles nous font bien marrer avec tous ces programmes concurrents et tellement secondaires ! Nous rions devant ces hommes et femmes politiques qui se sentent tellement importants et qui vont bientôt retourner au rang de simple citoyen et vivre et travailler comme tout le monde.

Parce que nous en sommes persuadés : si nous avons réussi, nous deux, aussi vite et simplement, à nous mettre d’accord, alors c’est vraiment pour bientôt !

Vincent

PS : mes amis militants de gauche, bien qu’ils soient beaucoup plus proche « idéologiquement » de l’idée ont paradoxalement bien plus de mal à en saisir la force et l’évidence. Peut-être bien d’ailleurs à cause de cette proximité idéologique.

Grosse fatigue

Il y a des jours où la politique électoraliste désespère encore plus que d’autres…

Ce matin, courrier de Cécile Duflot, secrétaire national d’Europe Écologie Les Verts, pour commenter l’accord de mandature avec le parti socialiste adopté par le Conseil Fédéral du weekend. Bien entendu, elle ne peut que se féliciter de l’accord en question. Peut-elle faire autrement ? Non, bien sûr.

Je ne peux pas reprocher à la patronne du parti écologique de positiver l’accord obtenu. Mais quand on remet cela en perspective, il y a de quoi rire… jaune. Cécile Duflot insiste sur le fait que cet accord n’est qu’une étape supplémentaire dans la construction de l’écologie politique en France. Oui, c’est sans doute ce qui me dérange le plus. J’aurais préféré une étape supplémentaire vers la transition énergétique, plutôt que des tractations électorales.

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« Qui paie ses dettes s’enrichit… ou pas »

Ce billet en écho à cet excellent billet de @Merome intitulé « Dette illégitime » (et dont le titre est extrait)

« La dette publique se creuse de deux manières principales : hausse des dépenses et baisse des recettes de l’État. »

Il y a au moins une autre façon de faire croître la dette : les intérêts de la dette.

Depuis 1973, l’État se finance exclusivement auprès des banques commerciales à des taux élevés. Le poste des intérêts de la dette a ainsi creusé progressivement, mais sûrement, ladite dette.

Au point que le déficit (qu’on impute pourtant aux monstrueuses et excessives dépenses de l’État, et dont on exige qu’elles soient rabotées) n’aurait pas augmenté depuis 1973 (quand l’État français s’est interdit d’emprunter à la banque centrale) si on avait continué avec des taux préférentiels, et aurait même légèrement diminué.

C’est bien l’enrtrichissement (virtuel tant que la dette n’est pas remboursée) des banques commerciales qui nous plombe. Vouloir honorer la dette, c’est vouloir confirmer (de virtuel à réel) l’enrichissement des banques commerciales.

Si nous pensons que les banques commerciales veulent contribuer à améliorer la condition humaine en développant les secteurs non marchands (donc non rentables) tels l’éducation, l’aide à la personne, la santé, la culture (même si Hadopi vise à en faire une industrie), la justice, la sécurité civile… alors n’hésitons pas à être enthousiastes à honorer notre dette !

Si en revanche nous en doutons, alors il va falloir sérieusement penser à refuser d’emprunter le chemin sur lequel notre gouvernement représentatif veut pourtant nous amener avec un empressement non dissimulé…

La conclusion du billet pose la question : « La dette est elle légitime si le gouvernement ne l’est pas ? » J’aurais eu tendance à poser la question à l’envers : le gouvernement est-il légitime si la dette ne l’est pas ?

En effet, cette dette étant finalement artificielle par une mesure de transfert de la création monétaire de l’État (qui en usait sans doute abusivement) vers les banques (qui n’en usent pas moins abusivement, mais pour des motifs différents), il faut la déclarer illégitime, et refuser de l’honorer, comme les islandais l’ont fait.

Or, comme notre gouvernement représentatif (et le prochain quel qu’il soit) semble considérer que nous n’aurions pas d’autre choix que payer la dette, alors que nous, le Peuple, ne sommes pas d’accord de confirmer l’enrichissement des banques, c’est-à-dire de quelques privilégiés, il faut conclure que le gouvernement (qui ne devrait en effet qu’exécuter les décisions, et non les prendre à notre place) n’est pas représentatif des citoyens, mais desdits privilégiés.

Et c’est là que le mécanisme de ce qu’on ose appelé la démocratie, en l’occurence la politique électoraliste, montre non seulement ses limites, mais également et surtout son inefficacité.

Le référendum serait-il un progrès ? J’en doute. Pas sans un mode de fonctionnement différent. Aujourd’hui, le référendum se résume à une question sur un texte mal préparé, mais attire plus souvent le vote sanction. Il faudrait donc pouvoir désigner des commissions citoyennes (un groupe de citoyens tirés au sort) qui élaboreraient un texte sur le sujet considéré avant qu’il ne soit soumis à référendum, sans clivage ni partisanisme. On en est loin. Et puis, on a vu en 2005 que si le résultat ne convenait pas, on se passait de l’avis du peuple. Quelle plus belle preuve qu’on est pas en démocratie ?

Il n’y a pas de meilleur système que l’élection ? Je l’ai cru longtemps. Comme j’ai cru que ceux qui ne participaient pas au vote s’excluaient du débat. J’avais tort. Ceux qui s’abstiennent ne sont absolument pas moins légitimes à participer et critiquer que ceux qui votent.

Élire, c’est choisir le meilleur (même éthymologie qu’élite). C’est confier le pouvoir au meilleur. Et le pouvoir des meilleurs, c’est l’aristocratie, pas la démocratie. Les modalités même de l’élection favorisent le consumérisme politique (séduire, et non vouloir représenter) et ainsi l’apparition d’une oligarchie.

Démocratie ? Quand est-ce que le pouvoir est-il réellement exercé par le peuple ? Par le vote ? La blague ! Avoir le pouvoir c’est prendre les décisions. Le pouvoir exécutif ne devrait qu’exécuter, pas décider. Les décisions devrait nous appartenir. Est-ce le cas ? Non, de toute évidence.

Je rejoins donc complètement Merome sur le caractère intrinsèquement anti-démocratique de l’élection. J’insiste que je ne l’ai compris que très récemment. Car, à cet égard comme à d’autres, on nous distille (par facilité selon moi plus que par calcul) une pensée unique qui nous empêche de trouver des éléments de réponses réellement satisfaisants aux problèmes qui nous tracassent. On sent confusément que les évidences qu’on nous assènent ne sont que partiellement efficaces à nous satisfaire.

A chacun d’exercer son esprit-critique et son libre-arbitre, de se forger sa propre explication. Il faut chercher, passer du temps. Mais les informations existent. Il ne faut en tous cas pas rester dans une logique où on n’aurait jamais le choix.

Je ne saurai que trop conseiller le visionnage de cette vidéo dans laquelle Étienne Chouard traite simultanément de la cration monétaire et des institutions. Sur la création monétaire et la dette, de bons billets sur Tête de Quenelle, le blog de @StanJourdan. Sans oublier d’autres billets de @Merome sur son blog On refait le blog !

Les enfants de chômeurs sont (toujours) privés de cantine, mais sont invités au restaurant

Au début du mois de juillet, je rédigeai ce billet qui décrivait comment, pour faire face à une affluence en augmentation, et plutôt que de chercher à trouver des solutions concrètes pour y faire face, certaines municipalités avaient décidé que les enfants pouvant être gardés par leur parent ne seraient plus accueillis à la restauration scolaire.

Parmi ces parents supposés pouvoir accueillir leurs enfants à l’heure du repas, on trouvait ainsi les parents chômeurs. Cette mesure discriminatoire, avait suscité une émotion palpable quand elle a été connue. Et puis… la période estivale a commencé et la cantine a fermé ses portes le temps des vacances.

La rentrée arrivée, on reparle de nouveau de cette mesure, qui aurait été adoptée par au moins 70 communes selon cet article de L’Humanité. L’Express nous apprend dans cet autre article que a Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) a lancé lundi un appel national pour que cessent les refus d’accès de nombreux élèves aux cantines scolaires.

Pour autant, la mesure semble ne pas être illégale. Pour ce qui me concerne, ce n’est pas le caractère légal ou pas de cette mesure qui me choque, mais ce qu’elle révèle de notre société sur sa façon de gérer (ou plus précisément mal gérer) le vivre-ensemble. J’ai suffisamment exposé ce point lors de mon premier billet sur ce sujet pour ne pas y revenir.

En revanche, je voudrais saluer cette initiative d’un restaurateur de Thonon-les-Bains qui, pour protester contre la mesure de la municipalité et en espérant qu’elle reviendra sur sa décision, a décidé d’inviter dans son établissement tous les écoliers privés de cantine scolaire. Il est aidé par des « de nombreux bénévoles, commerçants, parents d’élèves et même d’un chauffeur de taxi qui va conduire les enfants au restaurant ».

Comme quoi : la Fraternité est bien ancrée en l’humain, qui à défaut de la pratiquer dans son quotidien, sait la rejouer dans des situations difficiles ou face à l’adversité.

À propos du court-termisme

Il y a longtemps que je constate (et déplore) que le court-termisme nuit gravement à l’humanité, et que les cultes du « tout, tout de suite » et du « après moi la fin du monde » occasionnent nombre de préjudices et dégâts.

Dans la vie professionnelle, j’ai pu vivre au plus près la prise de décision motivée par des impératifs très court-terme (notamment sous l’impulsion de l’obligation de rédiger trimestriellement un communiqué financier pour la bourse) écartant des enjeux majeurs, mais plus lointains.

Et puis, lisant « C’est maintenant ! », de Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean (dont j’ai déjà lu et commenté « Le plein s’il vous plaît »), je tombe sur deux pages (55 et 56) qui expriment cela mieux que je ne saurais le dire.

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Nicolas, on a besoin de toi

Tu as longtemps hésité à franchir le Rubicon de l’écologie politique. Et puis, finalement, tu l’as fait… Tu es descendu dans l’arène avec cette volonté farouche de faire de la politique autrement, sans coups-bas, sans attaques personnelles, même envers ceux qui exprimaient un rejet profond et sectaire de ta personne, qui refusaient de t’accorder un brevet en écologie (en s’auto-octroyant ce pouvoir).

Mais l’arène a été cruelle : pas assez « de gauche », trop récemment anti-nucléaire, pas sincère, trop lié à des entreprises aux antipodes de l’écologie, trop personnel, pas collectif… tant de reproches t’ont été faits, qu’ils seraient long de les énumérer. Et quand bien même ? Est-ce là ce qu’il faut retenir ? Bien entendu, les blessures sont fraîches et donc pas encore refermées. Peut-être ne le seront-elles jamais.

Si on regarde de ce point de vue la primaire et l’échec de la candidature, la première envie est de tourner le dos et de retourner à d’autres voies. Mais est-il raisonnable d’abandonner à la première difficulté ? Ce serait probablement oublier les milliers d’adhérents et de coopérateurs qui t’ont fait confiance, qui espèrent que le chemin que tu as esquissé s’ouvrira.

On ne pourrait retenir de la primaire que les escarmouches et les seaux d’épluchures. Tu pourrais te dire qu’il n’y a pas de volonté, et encore moins d’envie, d’utiliser ton potentiel, cette capacité de convaincre les sceptiques plutôt que flatter les convaincus. Mais, de nouveau, 40% des votants ont cru en cette démarche, car elle est nécessaire et essentielle face à l’urgence.

Je me suis inscrit en tant que coopérateur sans savoir qui de toi ou d’Eva je choisirai. Les débats m’ont éclairé sur ce point, comme j’ai eu l’occasion de l’écrire à l’issue du premier tour, puis du second. Le point déterminant dans mon choix a été (et reste) ta capacité à rendre accessible l’écologie à tous, à faire prendre conscience des enjeux et de l’urgence, sans pour autant verser dans la dramatisation à outrance ou le catastrophisme.

Ta déclaration de candidature que j’avais relayée me paraît nous faire comprendre l’état de la situation, pourquoi il nous faut changer de paradigme, pourquoi il nous faut adopter un nouveau modèle de société. Ton apport dans cette campagne sera déterminant, même si tu n’as pas la pôle position. D’ailleurs, tu seras plus à l’aise, plus libre en tant qu’assesseur.

Se priver de ton talent hors du commun serait une erreur, et je pense qu’Eva et Cécile, ou Dany, Yves, Denis, et tant d’autres, même Noël ou Dominique, le savent bien. Je ne sais pas comment ils ont œuvré ou œuvrent en vue de l’unité, mais ils ont nécessairement conscience que tu serais un atout considérable pour marquer des points.

Au-delà de ces considérations, l’opportunité de la présidentielle est immense pour permettre à l’écologie de gagner encore du terrain auprès des citoyens, et tu es le mieux placé pour cela. Bien entendu, il existe d’autres formes d’actions, au moins aussi noble que la voie électorale, mais la visibilité qu’offre la présidentielle est sans égale, et tu dois saisir cette chance pour que le projet de transformation écologique et sociale puisse progresser dans l’opinion.

L’urgence dont tu nous a fait prendre conscience impose de ne pas tourner le dos, de ne pas retenir que les déchirures et les blessures de la primaire, mais de rester déterminé, les yeux rivés sur l’objectif, et d’apporter tout ton soutien à Eva pour l’aider à porter le projet, qui reste le meilleur projet pour la France.

D’autres que moi, tels @GCastevert, @PierreLhoste ou @Paul_Itique, espèrent que tu vas poursuivre de la façon dont tu l’écrivais si bien dans ta déclaration de candidature :

Dans ce moment de gravité et de complexité que traverse notre pays, je n’ai pas d’autre ambition que de contribuer à ouvrir la voie d’une société nouvelle, écologique et sociale. Je le ferai avec modestie mais détermination, sans arrogance mais avec toute ma volonté et mon énergie.

Nicolas, on a besoin de toi

Chacun sa route, chacun son chemin

Sur le modèle de @gcastevert qui a raconté sur son blog son parcours pour mieux éclairer ses choix, avec @ginfis et @pierrelhoste, nous avons pris le parti de faire un billet pour raconter chacun le sien.

Nos parcours sont banals, ordinaires. Ils n’ont pas la prétention d’être exemplaires. Ils ne sont que la suite d’une succession de choix. Mais ils peuvent inspirer ou trouver des échos.

Point de départ

Je ne suis jamais « tombé de l’armoire ». Certains si. Il se produit dans leur vie un événement qui déclenche chez eux une prise soudaine de conscience. Quelque chose arrive qui les fait passer de l’ignorance ou du déni à la conscience d’une certaine urgence.

Jeune, j’ai lu deux livres qui m’ont mon extrêmement influencé : « Germinal » d’Émile Zola et « 1984 » de Georges Orwell. Ils ont forgé chez moi une forme d’attachement viscéral à la devise de notre République : Liberté, Égalité, Fraternité. Au cinéma, deux films de ma jeunesse m’ont également marqués profondément : « Elephant man » de David Lynch et « Gandhi » de Richard Attenborough. Ils ont fait (et font encore) résonner en moi l’humanisme le plus sobre.

Pour autant qu’ils ont pu me marquer, ces livres et films ne m’ont pas fait « tomber de l’armoire ». Leur effet a été chez moi durable et s’est distillé au fur et à mesure de ma construction. Pour ce qui me concerne, mon parcours est un cheminement long et progressif. Je n’ai pas eu de prise de conscience soudaine. Je n’ai eu que des évolutions tardives (parfois tortueuses) vis-à-vis de situations auxquelles je me suis trouvé confronté.

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A voté Hulot… au 2nd tour des primaires de l’écologie

Voilà, c’est fait. J’ai voté au second tour de la primaire de l’écologie. Le débat de Grenoble, que j’ai regardé avant mon vote, ne m’a en rien fait modifier mon vote par rapport au premier tour. J’ai de nouveau choisi sans hésitation Nicolat Hulot.

Je suis persuadé :

  • qu’il incarne une écologie politique ouverte et responsable ;
  • qu’il peut convaincre les sceptiques, pas seulement séduire les convaincus ;
  • qu’il est le seul à porter un nouveau projet de société, pas simplement un habillage écologique du projet socialiste ;
  • qu’il a la détermination et le charisme requis pour imposer ce projet par la persuasion et la pédagogie, pas par le dogmatisme ou le sectarisme, ni en continuant à cliver la société (même à l’envers de Sarkozy, cliver reste cliver).

Eva Joly est incontestablement compétente, pugnace, déterminée. Elle a une connaissance impressionnante des dossiers. Si elle ne remporte pas la primaire, il faudra la prendre à bord du bateau écologique et lui confier un rôle majeur. Et si elle la remporte, nous devons compter sur elle pour ne pas exclure Nicolas (comme certains le souhaitent).

Mais je n’arrive pas à imaginer qu’Eva puisse porter le projet de l’écologie politique au-delà du microcosme des « déjà convaincus ». Or, comme l’a si justement fait remarquer G. Castevert ici, le but n’est pas tant de choisir celui/celle qui est le/la mieux placé-e pour représenté EELV, mais celui/celle qui est le/la mieux placé-e pour porter le projet de mutation écologique au-delà des frontières d’EELV, quelqu’un-e pour qui un électeur non écologique pourra voter, dans l’esprit même de la dynamique créé par Europe Écologie.

Dans cet optique là, il n’y a aucun doute : c’est Nicolas Hulot qu’il faut choisir.